La chanson de La Ricamarie
Écoutez dire, les Stéphanois :
Je suis né à Saint-Étienne.
À La Terrasse, à la Deux A,
Ou dans le quartier de Chavanelle.
Ils se croient bien plus malins,
Parc'qu'ils sont nés dans le chef lieu.
Je leur réponds, d'un ton badin :
Qu'est c'que vous avez donc de mieux ?
À chacun son pays, le mien est si joli.
J'suis d'La Ricamarie, et je m'en réjouis.
Ondenon, La Besselle, les cités
Et l'air parfumé des crassiers
Et le ... des ...,
L'Ondaine si beau.
Michel Rondet, les bistrots d'antan,
C'la vaut bien tous vos monuments.
J'suis d'La Ricamarie et je m'en réjouis.
Quand vous passez à Firminy,
On peut entendre les appelous,
Dire qu'la ville d'La Ricamarie
Est le nouveau pays des fous.
Ils disent que nous sommes mal bâtis
Et que nous n'sommes pas affranchis.
Que nous avons le nez d'travers
Et qu'nous dansons pas à l'envers.
À tous ces boniments, j'leur dis en rigolant
J'suis d'La Ricamarie et je m'en réjouis.
Vous voulez nous apprendre à danser,
Quel retard sûrement vous déraillez.
La valse à titi, y'a longtemps qu'on l'a appris.
Dans nos bals musettes si réputés,
Qui valent mieux qu'vos bistrots enfumés,
Je n'suis pas d'Firminy, j'suis d'La Ricamarie.
Ceux qui n'sont pas de not'pays,
Disent que dans les journaux,
On voit qu'à La Ricamarie,
Il n'y a guère que des pagnots.
Qu'l'on y voit souvent arrêtés
Des assassins ou des voleurs,
Que l'on s'y bat dans les cafés,
Que c'est le pays d'la terreur.
À tous ces braves gens, dites leur en rigolant :
J'suis d'La Ricamarie et je m'en réjouis.
Vous prétendez que notre ville
Est le centre des repris de justice,
Que pour la traverser, faut être bien armé.
Bonnes gens sûrement vous vous trompez,
V'nez avec moi pour la visiter.
Vous verrez qu'La Ricamarie, bien c'est le paradis.